Ordre du Carmel

Héritier du prophète Elie, l’Ordre de la bienheureuse Vierge Marie du Mont Carmel brûle de zèle pour le Seigneur devant qui il se tient.

Dès le début de l’Ordre, la Vierge Marie y occupe une place fondamentale : les carmes trouvaient en elle le parfait modèle de leur vie contemplative, pénétrant davantage avec elle le mystère du Christ en sa profondeur.

Au 12ème siècle, les ermites s’installent dans les grottes du Mont Carmel en Terre Sainte, y menant une vie de prière dans une petite communauté fraternelle. Une Règle de vie, toute centrée sur la Parole de Dieu, leur sera donnée en 1209 par Albert, patriarche de Jérusalem.

La réforme s’étend d’abord en Espagne où sainte Thérèse fonde 17 carmels, puis en France et ensuite dans le monde entier.

(Pour en savoir plus : carmel.fr/Histoire du carmel).

Communauté

Notre carmel naît le 19 novembre 1861, à Oullins, banlieue ouvrière près de Lyon. Fondé à la demande du Père Marie-Augustin du Saint Sacrement (Hermann Cohen), par 4 carmélites venues d’Arles. La prieure Mère Raphaël a 32 ans. Cette fondation est parrainée par la comtesse de la Villeneuve qui promet l'appui de son influence et de ses ressources.

Durant la construction d'un monastère, les sœurs sont logées dans une masure délabrée et insalubre, rue de la Sarra. Malgré cela, les postulantes affluent : 10 en un an. Au bout d'un an, éclate le drame qui couvait : Mère Raphaël avait accepté cette fondation en ignorant les clauses de la fondatrice : exposition et adoration perpétuelle du St Sacrement. Seul, le Père Marie-Augustin en   était au courant.
Non content de modifier les usages et les constitutions en vigueur,  outrepassant son rôle de confesseur en s'immisçant dans la conduite du monastère, il tente de plus , d'obtenir du Père Général de l'Ordre de passer de la juridiction de l'Evêque de Lyon à celle de l'Ordre.

Mère Raphaël, soutenue par le Cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, et le Provincial des Pères carmes, refuse de se soumettre à ces exigences non fondées, incompatibles avec la vie carmélitaine. Les choses s'enveniment jusqu'au 19 novembre 1862. Ce jour-là, à la suite de la bénédiction par le Cardinal de Bonald, de la première pierre du nouveau couvent, Madame de la Villeneuve expulse la communauté, lui retirant tout jusqu'au moindre bout de chiffon.

Ne sachant où aller, Mère Raphaël envisage de renvoyer toutes ces jeunes dans leur famille et de repartir dans son carmel d’Arles. C'est alors qu'une famille amie décide de lui prêter une maison, rue Étienne Dolet à Oullins. La communauté y restera jusqu'en 1870.

En 1867, Mère Raphaël est sollicitée pour une 2ème fondation, à Saint Chamond (Loire), où s'ouvrira un nouveau carmel le 16 mai 1868 (carmel fermé en 2003)

En 1869, les décès de plusieurs jeunes sœurs inquiètent les supérieurs qui conseillent l'exode de la communauté et sa réunion avec celle de Saint Chamond. A Oullins ne restent que 3 ou 4 sœurs. Cette situation perdure jusqu'en 1890, le Cardinal Foulon, archevêque de Lyon, donnant alors son accord pour la réouverture du carmel à Oullins : en effet, Mère Raphaël vient de trouver une maison plus vaste, plus salubre, rue Diderot (actuelle Résidence du Cardinal Maurin)

C'est de là que partiront 4 sœurs pour fonder le carmel de Roanne (Loire) en 1897 (fermé en 2005). En 36 ans, la communauté aura donc fondé 2 carmels.

De 1898 à 1914, la communauté végète : 8 à 10 sœurs, car les lois contre les communautés religieuses sont telles que l'ordre est donné par les autorités ecclésiastiques de ne plus recevoir de postulantes. Il fallut une belle force d'âme à Mère Raphaël pour obéir au désir du cardinal Coullié, et ne pas faire prendre à sa communauté, le chemin de l'exode.

La vie reprend après la guerre de 1914-1918. Mais très vite, de nouvelles difficultés se font jour : la commune d'Oullins a engagé des travaux d'urbanisme et des rues vont couper le jardin du monastère. Il faut émigrer.

Et c'est au Point du jour (Lyon 5°) où la communauté a fait construire un monastère régulier, que la communauté de 23 sœurs emménage le 26 novembre 1926. Elle va passer là 40 années jusqu'à ce que l’urbanisation croissante, la construction de grands ensembles et l'expropriation d'une partie de la propriété l'oblige une fois encore à déménager.

Le transfert s'effectue fin 1967 à Yzeron (25 kms de Lyon) dans un site merveilleux: à 800m d'altitude, dans les Monts du Lyonnais dominant Lyon.